L'Annunziata et le couvent
L'église di Annunziata qui date de la deuxième moitié du XVIIè siècle, jouxte le couvent. Aussi les deux sont intimement liés. Derrière l'autel se trouve bien sculptées les stalles de moines se rattachant directement au couvent, puisqu'elles servaient principalement au chant de l'office canonial.
Dans la sacristie, le meuble date de 1762 avec un saisissant "Ecce Homo" ou tête en cire du Christ souffrant avec la couronne d'épine et de vrais poils de barbe. Elle est chaque année, exposée à la vénération de fidèles, pour soutenir l'adoration du Saint Sacrement, déposé dans le reposoir du Jeudi Saint. Dans la chapelle centrale de gauche qui fut léguée en 1635 par la veuve du capitaine Rugieru Murati, vendu en 1787 à Acchille Murati, compagnon de Pasquale Paoli par Riparata Peri épouse du colonel de Petriconi et dont la grand-mère était une Murati.
Dans cette chapelle se trouve un très beau tableau représentant sainte Marie-Madelaine, avec la peinture de Romanu Murati Condottiere de la République de Venise au XVIè siècle, peint avec une magnifique collerette blanche, signe de sa charge. Ce tableau serait attribué au Titien ou à son école.
Acchille Murati a demandé a être inhumé dans cette chapelle. Dans la sacristie figurent aussi trois grands livres datés de 1748 contenant les chants notés des offices, psaumes et hymnes, écrits en latin en gros caractères. Le couvent édifié sur un terrain acheté en 1615 était dédié à saint François, occupé par les moines faisant partie des Reformés ou Mineurs Observantins. Il était constitué de trois corridors et de plusieurs cellules.
Au XVIIIè siècle, il a subi l'influence tout à tour génoise, corse et française au gré des différents contextes et luttes. En 1765, l'écrivain anglais Lord Boswel y a dormi alors que la maison de son hôte Barbaggi faisait l'objet de travaux de réfection. Pasquale Paoli y a logé et même installé ses troupes pour organiser la résistance contre les Français qui annexaient la Corse de 1767 à 1769. Le couvent abritait en 1786, dix-sept religieux. Il sera fermé en 1790 et évalué à 22 700 lires. La vente des meubles en 1792 produira 470 lires.
Autres photos